Le numérique, agent discret de la pollution

Si le monde numérique était un pays, il émettrait 5,5 fois plus de gaz à effet de serre que la France. Cette statistique, issue du rapport Green IT, illustre l’ampleur de l’impact écologique du digital. Entre les milliards d’appareils connectés, les centres de données et les infrastructures réseau, le numérique engloutit 40 % du budget carbone durable par internaute. Et l’intelligence artificielle, en plein essor, ne fait qu’aggraver la situation.

A l’inverse, dans l’imaginaire collectif, le papier est souvent associé à la déforestation. Pourtant, en Europe, il est principalement produit à partir de bois issu de forêts gérées durablement, de sous-produits de scieries et de papier recyclé. L’industrie papetière est un modèle de circularité: elle réutilise l’eau, valorise la lignine comme source d’énergie, et recycle ses produits jusqu’à 25 fois.

Le papier, un acteur de la circularité

Selon une enquête menée auprès de 10 000 consommateurs, 50 % des Belges considèrent le numérique comme plus durable que le papier, et 41 % voient les produits en papier comme une forme de gaspillage. Ces chiffres traduisent une méconnaissance de l’impact réel du numérique, qui repose sur des infrastructures énergivores, des matières premières non renouvelables et une production intensive d’appareils électroniques.

Firmin François, président de Papier.be, insiste : « La durabilité commence par la connaissance et une consommation responsable, et non par des mythes et des préjugés. » Le papier et le numérique ont chacun leur empreinte écologique, mais aussi leur valeur propre. Il ne s’agit pas de choisir l’un contre l’autre, mais de les utiliser de manière éclairée et complémentaire.

Des perceptions à rééquilibrer

L’étude montre que les consommateurs qui croient à tort que le numérique est neutre écologiquement sont moins attentifs à leur consommation digitale. Cette croyance favorise une utilisation excessive et peu consciente des outils numériques, alors que le papier, souvent stigmatisé, est en réalité un support durable, socialement utile et économiquement pertinent.

Papier.be milite pour une approche équilibrée de la communication, où le papier et le numérique coexistent intelligemment. En sensibilisant le public à la réalité environnementale des deux supports, l’organisation souhaite encourager des choix plus responsables, loin des clichés et du greenwashing.

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